Propriétaire d'une entreprise

Âgée de 39 ans, Karma Hunter en a fait du chemin en 21 ans. Elle a été esthéticienne, coiffeuse, serveuse de bar, apprentie, charpentière-menuisière, surveillante de la construction, chef contremaître, agente de sécurité, estimatrice et gestionnaire de projet, en plus de posséder sa propre entreprise de construction.

Karma n'avait jamais envisagé de faire carrière dans la construction avant 2005. Lorsqu'elle se rendait au travail en train léger, elle a vu une affiche de Women Building Futures, un programme d'Edmonton qui offre une formation aux femmes souhaitant faire carrière dans les métiers de la construction. Mère célibataire à l'époque, Karma était serveuse de bar. Le travail de nuit l'empêchait donc de voir son fils le jour. « Tu sais quoi? La construction, c'est fait pour moi », a-t-elle conclu. Quatre mois plus tard, elle s'est inscrite au programme.

Karma et son mari Dennis sont maintenant propriétaires de Cree-Con Construction. Spécialisée dans la fabrication de béton, l'entreprise fait affaire avec toutes les grandes entreprises de construction et fournit le béton pour la plupart des gratte-ciel d'Edmonton, précise Karma. L'entreprise comptera 24 employés cet été.

L'entreprise de Karma fait maintenant affaire avec l'un de ses anciens employeurs. « Tout le monde me respecte dix fois plus. Les gens savent que j'ai travaillé fort pour en arriver là. »

Karma sera la première à vous dire que tout n'a pas été facile. « Mes trois premières années et demie ont été pénibles », dit-elle. Elle ne s'est jamais découragée, même si elle a fait face à des défis en cours de route.

« Pendant six mois, ce n’était pas évident de s'intégrer. Personne ne savait comment agir ou comment se comporter avec une jeune fille de métier parce que la construction a toujours été un milieu de travail dominé par les hommes. Mais l'industrie s'adapte et le marché du travail se diversifie », selon Karma.

Vous vous demandez peut-être pourquoi elle n'a pas abandonné? « J'adorais le travail. J'aimais construire des choses. Je participais à la construction d'énormes bâtiments », ajoute-t-elle.

« Je me suis contentée d'écouter et d'apprendre. Je ne répliquais pas, je respectais tout le monde et j'étais reconnaissante pour tout ce qu'ils m'enseignaient. Je ne suis pas venue au centre de formation en pensant que je méritais le respect de chacun. Je savais que je devais le mériter. »

Elle a ensuite exploré d'autres domaines. « C'est compliqué de construire un escalier en béton, mais je suis devenue très bonne dans ce domaine », affirme Karma. Elle a également appris à concevoir les plans des bâtiments et est devenue contremaître pour les gratte-ciel conçus par son entreprise. Elle a même travaillé sur de petits projets spéciaux au West Edmonton Mall et y a supervisé trois travailleurs. « Peu importe l’endroit où je me trouvais, je découvrais un créneau pour exceller », dit-elle. C'est ce qui l'a aidé à faire avancer sa carrière. En deux ans, elle est devenue surveillante.

C'est alors que Karma a eu le malheur d'avoir un grave accident de voiture. Même si son avocat lui a conseillé de ne pas reprendre le travail, elle y est retournée comme charpentière. « Je ne voulais pas quitter les métiers. J'aimais tellement ça », affirme-t-elle. Cependant, le travail était trop exigeant sur le plan physique. Elle est donc devenue agente de sécurité, estimatrice et gestionnaire de projet pour l'entreprise où son mari travaillait déjà. Deux ans plus tard, le couple a créé sa propre entreprise de béton.

L'entreprise de Karma fait maintenant affaire avec l'un de ses anciens employeurs. « Tout le monde me respecte dix fois plus. Les gens savent que j'ai travaillé fort pour en arriver là et ils m'écoutent volontiers. »

Pour ce qui est de la place des femmes dans les métiers, Karma explique que « la route est encore difficile. Mais on est plus accepté maintenant ».

Selon elle, il y a beaucoup de femmes qui veulent exercer un métier et qui sont prêtes à gagner leur vie et à mériter le respect de leurs collègues masculins.

Karma dit à ces femmes que « je préfère ouvrir la voie tout en étant honnête ». Elle retournera donc chez Women Building Futures pour donner des conférences aux étudiantes. « Ayant connu presque toutes les situations vécues par les femmes dans la construction, je me contenterais de venir en aide à une seule jeune fille pour qu’elle réussisse. »

Karma dans les médias

En 2015, Karma a remporté deux prix Stevie Awards for Women in Business : Dirigeante de l’année et Entreprise dont l’expansion est le plus rapide de l’année.

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Karma Hunter est récompensée
Karma Hunter remporte deux prix Stevie Awards for Women in Business en 2015 (en anglais)