Lisa Langevin a entrepris une carrière de consultante en comportement humain après avoir obtenu un baccalauréat en psychologie. Elle travaillait avec des enseignants et des familles comptant des enfants autistes. Le travail était utile, mais Lisa n’y était pas à l’aise. Elle souhaitait réorienter sa carrière. « J’étais épuisée. J’ai passé des mois à lire, à réfléchir et à chercher une solution. Je voulais trouver une occupation gratifiante, bien payée et offrant des avantages sociaux », explique Lisa. « Un jour, un ami m'a suggéré de devenir électricienne. C’est alors qu’une lumière s’est allumée. » Lisa s’est alors renseignée et ne l’a jamais regretté. Cela n'a pas été facile pour autant.
« Certains ont déjà travaillé avec leur père. Pas moi. Je n’y connaissais rien. Je devais donc acquérir des compétences », se souvient Lisa. La future électricienne a d'abord suivi un cours de préapprentissage de six mois au British Columbia Institute for Technology, une base solide avant d’entreprendre un apprentissage de quatre ans.
Lisa a envoyé plusieurs demandes avant de décrocher un poste d'apprentie électricienne à la section locale 213 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité. Depuis quatre ans, elle est compagne électricienne certifiée au district scolaire de Langley, en Colombie-Britannique, où elle effectue des travaux d’entretien, des réparations ainsi que l’installation de nouvel équipement dans les écoles. Elle ne cache pas que, même aujourd’hui, elle s’enthousiasme lorsqu'elle change une ampoule et qu'elle appuie ensuite sur l'interrupteur.
L’une des premières affectations de Lisa consistait à installer des tuyaux de quatre pouces au YMCA du centre-ville de Langley. Lorsqu’elle y passe en auto, la vue de l'édifice lui rappelle qu'elle a choisi une carrière qui lui convient parfaitement. « J’adore participer à la création de quelque chose. Cet édifice va résister au temps. En tant qu’électricienne, vous pouvez créer des choses qui vous survivront. »
Lisa n’a jamais eu de problème à travailler dans un domaine comptant peu de femmes. « Quand vous avez démontré que vous pouvez bien faire le travail, la plupart des gars vous démontrent du respect. Ils comprennent que je peux bien faire mon travail. »
Elle conseille à toutes les femmes qui envisagent de faire carrière dans les métiers spécialisés de ne pas hésiter. De plus, elle recommande de trouver d'autres femmes qui exercent déjà le métier choisi. « Trouvez un réseau d’entraide. » Les médias sociaux ont permis à Lisa de s'y faire des amis et de partager son expérience avec d'autres femmes de métier partout au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Compte tenu de la pénurie de travailleurs spécialisés, Lise estime que les femmes doivent profiter du moment présent pour se lancer dans les métiers. « Il semble que la situation évolue. Ce qui importe aujourd’hui, c’est que vous puissiez faire le travail, peu importe que vous soyez un homme ou une femme. »