Étudiante technicienne de construction

Plusieurs membres de la famille de Flannery Bolger poursuivent des carrières dans la construction. Elle connaît l'aspect pratique de plusieurs métiers parce que son grand-père était géographe urbain; sa mère, technologue en architecture; et son père, gestionnaire de projet. Elle se souvient d’avoir aidé sa mère à construire la galerie et le balcon de la façade de leur maison du centre-ville d'Ottawa. « Et tout est encore en place », dit fièrement Flannery qui habite toujours à Ottawa où elle termine le programme de technicien en construction offert au Algonquin College.

Flannery est l’une des quatre jeunes femmes inscrites aux trois classes du programme. Mais personne n’est aussi passionnée par la construction qu’elle. Flannery a connu plusieurs expériences avant de trouver sa vocation. Elle a quitté le secondaire avant d’obtenir son diplôme et a travaillé dans le domaine de la médecine vétérinaire pendant plusieurs années avant d'entendre parler du programme de construction et de conception durable du Fleming College. Cette décision l’a poussée à obtenir son diplôme du secondaire et à relever de nombreux défis depuis ce temps.

Flannery a déjà acquis une précieuse expérience en contribuant à plusieurs projets, notamment la construction d'une nouvelle bibliothèque à Wilberforce, une petite municipalité de Highlands East, en Ontario. Le projet clé en main a été réalisé par les étudiants de la classe de construction et de conception durable. « Nous avons tout fait, de la fondation aux fenêtres, en passant par la pose du béton, la pose préliminaire des tuyaux, l’isolation et les murs. En apprenant sur le chantier, on se sent bien et on sent qu’on a accompli quelque chose. »

Les deux programmes lui ont permis de suivre des cours pratiques et de se connaître mieux. Le temps consacré aux cours a passé très rapidement. « C’est tellement prenant qu’on ne voit pas passer les quatre heures passées dans l’atelier. » Et cela la réjouit parce que le programme est très intense. Elle suit, en moyenne, six classes en atelier chaque semaine pour apprendre rapidement l'utilisation des outils et des techniques du métier.

Flannery souhaite devenir entrepreneuse spécialisée en rénovation de maisons pour les aînés et pour les personnes handicapées.

Pourquoi a-t-elle choisi le programme de technicien en construction plutôt qu’une formation en apprentissage dans les métiers? « Quand j’ai songé à reprendre les études, j'ai pensé à la plomberie pour lancer une entreprise de plomberie qui ne rassemblerait que des femmes. Mais je ne voulais pas répéter les mêmes tâches tous les jours. J’aime bien tout faire. »

Compte tenu de ses grands projets, Flannery profitera à coup sûr d'une connaissance globale du secteur. D’ailleurs, ce n'est pas la construction neuve qui l'intéresse, mais bien la rénovation de maisons existantes. « Les bâtiments représentent une partie importante de notre histoire. Certains sont aussi vieux que notre pays. Je veux qu’on les conserve. » Elle tient non seulement à la préservation des immeubles, mais également à la qualité de vie des personnes qui les habitent. Flannery souhaite obtenir sa licence du code du bâtiment pour devenir entrepreneuse spécialisée en rénovation de maisons pour les aînés et pour les personnes handicapées.

« Il est important, pour moi, de jouir d'une certaine indépendance », dit-elle. D’ailleurs, elle tient à ce que les autres aussi profitent de la même indépendance.

Flannery tire bien son épingle du jeu au sein du programme. Elle est motivée et sait où elle s'en va. La construction lui a permis de mieux se connaître. Même si son choix de carrière lui a fait prendre une route peu empruntée par les femmes, elle espère que ce ne sera pas toujours le cas. « Il faut qu’un plus grand nombre de jeunes femmes choisissent les métiers », dit-elle. « C’est difficile, mais on se sent tellement bien quand on voit ce qu’on a créé. Ce n’est pas une question de sexe, mais bien une question de compétence. » Flannery en est la preuve vivante.